Shinrin Yoku est une expression japonaise qui signifie « se baigner dans l’atmosphère de la forêt » ou « s’imprégner de la forêt avec l’aide des sens ». On entend aussi parfois les termes « Forest therapy » et « Bain de forêt ». En fin de compte, tous ces termes sont issus de la même source.
« Dans les années 1980, le stress est devenu un problème de santé publique au Japon. Et nous savons que plus nous sommes stressés, plus nous tombons malades » (Miyazaki, 2018). Le « Shinrin Yoku » est reconnu comme une médecine préventive au Japon depuis ces années. À travers son agence forestière, le gouvernement du Japon a donc décidé de lancer un projet de sylvothérapie en développant le « bain de forêt » (Shinrin Yoku en japonais).
Puis, des médecins ont effectué des recherches sur l’influence réelle de l’immersion en forêt sur les humains. En forêt, l’atmosphère est riche en terpènes ou en phytoncides, des essences odorantes (flavonoïdes et huiles essentielles) produites par les arbres. On sait aujourd’hui qu’en les inhalant, on accélère l’activité des lymphocytes (des globules blancs qui jouent un rôle important dans le système immunitaire) ainsi que la sécrétion de la sérotonine, l’hormone du bonheur.
Ce sont également ces substances organiques volatiles et éphémères, de structure suffisamment fine qui entrent dans notre organisme par les poumons et ainsi viennent apporter leurs bienfaits dans tout le corps via la circulation sanguine. Elles seraient responsables de l’apaisement de notre humeur et favoriseraient notre système immunitaire. Dans son livre, Shinrin Yoku, l’art et la science du bain de forêt (Editions First), le médecin et chercheur Dr. Quing Li nous fait part des conclusions des recherches : marcher dans les bois ou dans un grand parc urbain a un effet positif sur le stress, l’arthrose, l’insomnie, l’anxiété ou encore l’hypertension.
L’immersion en forêt permet entre autres au lobe cervical frontal de réduire ses activités, aux taux de cortisol (hormone du stress) de diminuer, à la tension artérielle et au nombre de battements cardiaques de diminuer eux aussi.
En Amérique du Nord, la pratique du Shinrin Yoku prend tout son sens et gagne en popularité, conséquence de la recherche de méthodes antistress et de bien-être. De plus, aux États-Unis, certains thérapeutes la prescrivent déjà comme méthode parallèle à leur propre pratique.
Au Québec, l’équipe de Prescri-Nature, menée par des professionnels de la santé, souhaite améliorer la santé de leurs patients en les invitant à (re)prendre contact avec la nature. Ces professionnels proposent des ressources pratiques et considèrent la prescription de temps en nature comme une mesure de préventions à l’anxiété ou au stress.